Restitution de sortie

Une journée débat pour les BTS MSE

La journée du vendredi 19 novembre 2021 a été riche en réflexions pour les BTS MSE2 du Lycée Anatole France ! D’abord invités aux Rencontres Capitales pour assister à deux débats à l’Institut de France, puis projection du film « Odyssée » sur le Commandant Cousteau, suivi d’un débat sur l’océan dans le cadre du festival “projection transition” l’après-midi.

Les Rencontres Capitalesont été créées à Marseille en 2011 par la société de production Au fil de l’eau et Christian Auboyneau. Il s’agit d’un ensemble de débats permettant de partager les savoirs et de décloisonner les disciplines pour mieux comprendre et prévenir les crises, les transformations scientifiques, sociétales, technologiques et environnementales.
Une trentaine de débats sont organisés en l’espace d’une semaine entre académiciens, personnalités publiques, grands penseurs, acteurs scientifiques, économiques et culturels.
Nos professeurs ont sélectionnés deux débats, au plus proches des problématiques étudiées en MSE :
1. « PLANÈTE PROTÉGÉE : QUELLES SONT MAINTENANT LES PRIORITÉS ? » présenté par Hélène GATEAU (Vétérinaire, journaliste, France 3)
• Bruno DAVID – Président du Museum d’histoire naturelle
• Laurent FABIUS – Président du Conseil Constitutionnel, Ancien Premier Ministre
• Jean-Marc JANCOVICI –Ingénieur climat et énergie
• Jean JOUZEL – Climatologue
• Valérie MASSON DELMOTTE – Paléoclimatologie et directrice de recherche au CEA
• Philippe MAUGUIN – Président d’INRAE
• Romain TROUBLÉ – Directeur de la Fondation Tara Océan

2. « ENTRE LIEN SOCIAL ET INFOX, QUEL SERA LE VISAGE DE L’INFORMATION DE DEMAIN ? », présenté part Albéric DE GOUVILLE (Rédacteur en chef, France 24)
• Roch-Olivier MAISTRE – Président du CSA
• Denis OLIVENNES – Directeur et cogérant de Libération
• Bruno PATINO – Directeur d’Arte
• Jean-Bernard SCHMIDT – Directeur Général – Cofondateur de spicee.com
• Serge TISSERON –Psychiatre, membre de l’Académie des technologies et du Conseil national du numérique (CNNum)

Le festival Projection Transition est un festival de ciné-débats qui a pour but de d’interroger les citoyens sur les rôles déterminants des ressources fossiles toute au long de l’histoire et dans l’avenir future de notre société et ainsi sensibiliser la population aux conséquences dramatiques qui amènent au dérèglement climatiques. Le festival se tient simultanément à Paris, Nantes et Toulouse.
Lors de cette 2ème éditions, nous assisté à la projection du film L’Odyssée, le biopic du capitaine Cousteau, sur l’océan et les dégâts causés l’Homme. A l’issu de la projection, des spécialistes de l’Océan ont débatu sur la question suivante :

« Avis de tempête sur les océans, que faire pour éviter le naufrage ? » animé par Stéphane DUGAST - Auteur, réalisateur, secrétaire général de la Société des Explorateurs Français
• Olivier AUMONT - Océanographe à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement)
• Carole BALDUCCI - Directrice de la communication de la Fondation Tara Océan
• Emmanuelle PÉRIÉ-BARDOUT - Co-fondatrice des expéditions UNDER THE POLE
• Yana PROKOFYEVA - Chargée de plaidoyer européen chez Surfrider Foundation Europe

Nous allons souhaitons maintenant vous rendre compte des informations et des éléments de réflexions entendus au court de cette journée. Nous les avons regroupées en cinq thématiques qui nous ont semblé se dégager et être récurrentes au fils des débats :
  Le réchauffement climatique et ses conséquences
  La Biodiversité
  Analyses des aspects économiques
  Vers quelles transitions écologiques ?
  La communication autour du réchauffement climatique

LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET SES CONSEQUENCES

Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) est une organisation intergouvernementale qui a été mise en place en 1988, à la demande du G7 par l’Organisation Météorologique Mondiale et le Programme pour l’Environnement des Nations Unies.
Le GIEC évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, à partir de l’évaluation critique des éléments issus des publications scientifiques. Il identifie par la même occasion les causes et les impacts des variations du climat et le compile dans des rapports dont le dernier est sorti cet été. (Source : https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/).
Ces rapports serviront par la même occasion de base de travail dans le cadre des négociations lors des COP. Les COP, aussi appelées Conférences des parties, existent maintenant depuis 1995, elles regroupent plus d’une centaine de pays du monde entier qui se réunissent chaque année pour parler du climat et de la lutte contre le réchauffement climatique. Du fait de la complexité du sujet et des enjeux qui se cachent derrière, c’est un processus long où se mêlent de problématiques environnementales, économiques, sociales et diplomatiques.
A la suite de la COP 26, la décision qui a été prise est de maintenir l’objectif d’un réchauffement climatique inférieur à 2°C (de préférence à 1,5°C) d’ici à 2100. Un accord a été signé par 39 pays, dont la France, pour mettre fin aux financements publics à l’étranger de projets d’énergies fossiles dès 2022.

D’après la Fondation TARA OCEAN, 70% du volume de la banquise a disparu en 40 ans. Le réchauffement climatique est un phénomène global de transformation du climat caractérisé par une augmentation générale des températures moyennes (notamment liée aux activités humaines), et qui modifie durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. Les conséquences du réchauffement climatique provoquent la disparition des espèces, des catastrophes naturelles, des montées des eaux, la pauvreté, les migrations et des Pertes de récoltes.

Une augmentation des gaz à effet de serre liée aux activités de l’homme est la cause principale du réchauffement climatique.
Le pétrole est partout. Parfois même les organismes du pétrole se font mécène de fondations des découvertes scientifiques comme on a pu le voir avec la fondation Cousteau dans le film L’odyssée.
D’après la fondation UNDER THE POLE "il faut refuser ces organismes car cela fait qu’empirer le problème du réchauffement climatique car le pétrole est l’une des causes du réchauffement climatique".

La pollution de mer commence en terre, 80% du plastique polluant l’Océan provient de l’intérieur des territoires menaçant les écosystèmes marins et la qualité de l’eau d’après SURFRIDER FOUNDATION EUROPE. Les déchets plastiques sont aussi une des causes principales du réchauffement climatique, car la production de ces plastiques pollue notre planète notamment par leurs rejets dans les écosystèmes. Par ailleurs, les industries des plastiques ne veulent pas cesser de commercialiser les plastiques à usage unique, et pourtant aujourd’hui il existe plusieurs alternatives au plastique. De plus, le plastique cause la destruction des espèces animales et l’écosystème marin. Donc cela cause la destruction de la biodiversité (la faune et la flore).

« L’océanographe Olivier Aumont a dit : "Sauver la planète c’est se sauver soi-même et sauver son avenir". »
(source : https://surfrider.eu/sinformer/actualites/now-is-the-time-for-companies-to-stop-marketing-single-use-plastics-1211122215943.html)

Part de la production de gaz à effet de serre liée à l’activité humaine :

  • L’industrie 29%
  • La production d’électricité et de chaleur 25%
  • L’agriculture intensive 23%
  • Les transports 14%
  • Le bâtiment 6%
  • Les déchets 3%

LA BIODIVERSITE

La diversité biologique actuelle vient de la longue et lente évolution du monde vivant sur la planète, depuis les premiers organismes vivants connus il y a 3,5 milliards d’années.

Le dernier rapport spécial du GIEC, présenté le 8 octobre dernier, fait suite à la COP21, dans lequel les États s’engagent à agir pour « contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C et à poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels ».

Jean JOUZEL, ex Co-président du GIEC, et les débateurs font les constats suivant :
  Accélération de la montée du niveau des mers avec les problèmes de mouvement de population qui en découle
  Augmentation des particules de pollution dans l’air
  6° extinction de masse des espèces
  Problèmes liées aux cultures avec les dérèglements climatiques

Les extinctions d’espèces ne se font pas sur un temps court comme le veut l’histoire de la météorite des dinosaures : les modifications de climats, de chaines alimentaires, se font progressivement et nous en avons clairement pris ce chemin aujourd’hui avec 10 à 30% des oiseaux ordinaires et une augmentation de 20% de la déforestation.

La nature est très résiliente : dès l’arrêt de l’impact des activités humaines, elle reprend ses droits et se restaure rapidement. Mais pour ce qui est de la montée des mers, il est trop tard et nous devons également nous adapter.
Le 1° débat s’est clôturé avec une question pertinente qui devrait guider nos actions : Quels ancêtres voulons- nous être ?

ANALYSES DES ASPECTS ECONOMIQUES

La COP (conférence des parties) est une conférence réunissant à chaque édition une centaine de pays signant divers accord pour lutter contre le réchauffement climatique. On compte comme pays représentant des pays riches comme les Etats-unis et la France et des pays pauvres tels que Madagascar et le Liberia.
La dernière COP est la COP26 qui a eu lieu à Glasgow, elle s’est soldée par un bilan mitigé avec des engagements peu ambitieux comparé aux problèmes climatiques auquel nous risquons de faire face à l’avenir.
Une autre thématique intéressante qui a été abordée lors du débat, concerne la taxe carbone. En effet il a été dit que la taxe carbone à elle seule ne peut pas être un moyen de lutte contre le réchauffement climatique et qu’il faudrait mettre en place des moyens beaucoup plus ambitieux pour pouvoir espérer ralentir ce dernier.
Il y a 12 ans de cela, lors de la COP de Copenhague en 2009, Les pays riches ont promis aux pays pauvres de leur verser 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2020. Cependant 12 ans après, le compte n’y est pas avec seulement 79.9 milliards de dollars versés en 2019.
Lors du débat, Laurent Fabius ancien premier ministre, qui a présidé la COP21, a émis l’idée d’inclure les associations militaires dans les COP, expliquant qu’ils constituent une forme d’autorité majeure dans le monde mais surtout car ils font parties des plus grands émetteurs de CO2.

VERS QUELLES TRANSITIONS ECOLOGIQUES ?

Tout d’abord, il faut savoir que la transition écologique représente une évolution vers un nouveau modèle économique et social qui apporte une solution globale et pérenne aux grands enjeux environnementaux de notre époque mais aussi aux menaces qui pèsent sur notre planète. Opérant à tous les niveaux, la transition écologique vise à mettre en place un modèle de développement résiliant et durable qui repense nos façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble. Durant le débat auquel nous avons eu lieu, le thème de la transition écologique a été abordé sous différents axes :
• Culturel/comportemental :

Jean-Marc JANCOVICI, ingénieur climat et énergie, aborde ce thème en parlant de l’humain, de son comportement. Il commence par dire qu’un changement drastique ne se fera pas. Il se fera au fur et à mesure car nous (l’humain) sommes habitués aux résultats de nos ancêtres, et l’on ne pense pas directement aux conséquences futures. Pour prendre son exemple : nos ancêtres ne se posaient pas de questions quant à l’écologie et agissait sur le moment comme lorsqu’un prédateur apparaissait, il le tuait et ne pensait pas à l’extinction de son espèce ou autre… Pour effectuer une transition écologique, la solution n’est pas dans la punition ou l’« écologie punitive ». Il faut rendre attractive cette transition d’une manière ou d’une autre. Il est nécessaire pour lui d’avoir cette attractivité comme la satisfaction à court terme (sentiment de se sentir utile…). De plus, cette transition doit être collective.

• Industriel :
Jean-Marc JANCOVICI évoque ensuite notre évolution du point de vue technique. En effet, l’on crée, ou veut créer, des innovations dans un monde avec de moins en moins d’énergie. (Matières premières, pétrole, charbon…). Cette transition écologique devrait donc se faire avec des énergies qui seraient réutilisables, valorisables… Car de nos jours, selon lui, la boucle n’est pas assurée. Il conclue sur ce sous-thème en évoquant la difficulté de mettre en place aujourd’hui des innovations, machines concrètes qui utilise de l’énergie ou des matières premières qui disparaissent peu à peu.

• Alimentaire :

Pour Philippe MAUGUN, président d’INRAE l’aspect alimentaire est primordial. C’est un secteur où l’on va avoir l’impact du climat, un dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité, l’impact de l’artificialisation des sols. Si on se projette dans le futur, on prévoit 10 milliards d’habitants en 2050 donc une augmentation de plus de 25 à 30 % de la population dans le monde ce qui va causer comme conséquence une artificialisation des sols pour répondre aux besoins. Malheureusement, le dérèglement climatique ce fait déjà sentir avec divers catastrophes naturelles comme une alternance du cycle de sécheresses et d’ inondations, une augmentation de la chaleur. Tout cela fait stagner le rendement agricole et donc nous arrivons à la question suivante : mais comment nourrir la planète dans le futur ? Sachant que potentiellement, il y aura plus de degrés, plus d’accidents climatiques, une économie qui doit être décarbonée et donc moins de carbones fossiles, et voir pas du tout de produits phytosanitaires. Tout cela représente une équation très compliqué qui est étudié et notamment par les chercheurs D’INRAE, le CNRS et toute la communauté scientifique internationale. Enfin, on peut citer un chiffre important :
« 850 millions de personnes sont en insécurité alimentaire, malgré le fait que l’offre a triplé en 50 ans. Il y a donc un réel challenge à accomplir durant les années à venir. »

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE - COMMUNICATION

Aujourd’hui, toutes sortes d’informations sont facilement disponibles et diffusées : vraies ou fausses, négatives ou positives... Même en matière de réchauffement climatique il faut savoir faire le tri.
Les fake news, ou fausses informations en français, sont des nouvelles mensongères diffusées dans le but de manipuler ou de tromper le public (source : Wikipédia)
Lors du débat « ENTRE LIEN SOCIAL ET INFOX, QUEL SERA LE VISAGE DE L’INFORMATION DE DEMAIN ? » nous avons écouté les intervenants communiquer à propos des FAKES NEWS diffusées notamment sur les chaînes TV tels que BFM TV ou bien C-NEWS. Il a été dit que c’était moins cher de commenter autour d’une table des sujets d’actualité que d’envoyer directement sur place des journalistes, scientifiques et des caméramen pour rétablir la bonne information objective.
Les FAKE NEWS sont utilisées notamment par des entreprises dont les principaux revenus sont basés sur les énergies fossiles pour nier ou limiter leurs impacts sur le climat et l’environnement. On peut alors parler de Green Washing
"Le greenwashing (ou « éco-blanchiment », « verdissage » en français) est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image. Les informations transmises sont ainsi une présentation déformée des faits et de la réalité." Les entreprises cachent ainsi leurs manque d’investissement matériels et financiers et trompent les consommateurs. Pour mieux comprendre, voici 5 exemples analysés par Ilona Ragobert.

Au delà des fakenews, le traitement des informations liées à l’écologie, le réchauffement climatique, la 6ème extinction, etc. demande un certain recule et un accompagnement car elles peuvent générer de l’éco-anxiété. L’éco-anxiété est un syndrome psychologique se traduisant par une angoisse importante et un sentiment d’impuissance face au changement climatique qui s’accélère. Les principales personnes touchées par ce syndrome sont généralement les adolescents et les jeunes adultes.
Le principe de l’information "négative" VS "solution" est d’accompagner un problème par des proposition de solutions, pour donner les moyens à la personne recevant l’information négative de "contrer", "régler" le problème, en lui apportant la solution adéquat et éviter un sentiment d’incapacité.
Yana Prokofyeva, de l’association Surfrider disait que c’était toujours compliqué de donner une belle image de l’océan tout en montrant son vrai "visage" (eau pollué etc...). C’est pour cela que la communication du changement climatique devient importante mais surtout délicate.
L’important est de donner des informations réelles et véridiques et de proposer des solutions.

Cette journée a été très dense et très riches en informations sur des sujets non seulement cher aux étudiants de BTS MSE mais au cœur de l’actualité et essentiel pour la résilience de l’humanité dans cette ère de crise climatique.
Nous espérons vous avoir apporté des clés de compréhension et de réflexion grâce à ce compte-rendu collaboratif.

Les élèves de 2ème année de BTS MSE